Le RCT se lance dans la R&D (comprendre « Recherche et Développement »), au service de son équipe professionnelle. Il se met tout simplement au goût du jour en utilisant les sciences du sport, pour tenter de toujours être à la pointe et de proposer à ses joueurs, le meilleur accompagnement possible pour leur performance. Pierre Mignoni et le président Bernard Lemaître, souhaitent que leur staff soit des plus pertinents dans l’analyse de la performance, pour tenter de prendre de l’avance sur leurs adversaires. Sebastien Bourdin, responsable de la performance, aime à s’appuyer sur Anthony Couderc pour l’analyse des datas qui tournent autour de l’équipe.
Anthony Couderc, Responsable R&D du Club (PhD), nous explique qu'« aujourd’hui, les sciences du sport sont un atout et une arme indispensable dans la pratique du sport de haut-niveau. Nous devons être capable de les utiliser, s’en inspirer pour mieux entrainer notre équipe pro, mais aussi nos jeunes en formation ». Pour cela, Anthony s’appuie sur Ryan McIlroy (Adjoint R&D et préparateur physique au centre de formation) pour décliner certains process chez les jeunes Espoirs.
« C’est important de pouvoir travailler avec des gens comme Ryan, des jeunes de confiance qui ont compris la démarche et qui s’investissent à 200% ». Différentes missions R&D au club seront donc menées à l’avenir, pour autant, Anthony souligne : « La mission prioritaire reste celle auprès de l’équipe professionnelle sur le suivi de la charge d’entrainement des joueurs ; pour cela, au quotidien les joueurs portent des GPS sur les entrainements/matchs et on se base là-dessus pour évaluer la charge réalisée par chacun d’eux via l’analyse de leur déplacement ».
Distance parcourue, course à haute intensité, accélération, décélération, vitesse maximale atteinte : tout est décortiqué, emmagasiné, cumulé, pour ne rien laisser aux hasards. « On croise ses données avec d’autres (comme celles recueillies en salle de musculation ou encore celles du suivi d’état de forme) pour accompagner le joueur dans son développement individuel, pour plus de performances collectives ». Dans cette perspective, il collabore aussi avec Anthony Anno (Responsable Analyse Performance Rugby) qui pilote le projet « Coach IQ » en interne : future plateforme pour croiser la multitude de données générées par les joueurs : rugby/physique/médicale, en développement avec la société Trimane. « Ici est toute la difficulté : la performance étant multifactorielle, un maximum de paramètre doit être pris en compte pour analyser de la façon la plus fine possible, les performances de chacun ».
Anthony met ensuite l’accent sur un des plus gros projets qu’il aura à piloter sur les trois prochaines saisons : « Grâce au soutien de notre Président, nous avons pu monter un projet de collaboration avec l’Université de Toulon (via le laboratoire IAPS), co-financé par la SASP et la Région Sud, qui va nous permettre de mettre en place un travail de thèse (RCTLAB), sur l’analyse de nos données. Nous avons en effet un nombre incalculable de données qui sont recueillies sur nos joueurs au quotidien et tenter d’aller plus loin dans nos analyses, devrait nous permettre d’être plus pertinent demain, dans la façon de les entrainer ».
Fabrice Vercruyssen, Directeur de l’UFR STAPS de Toulon et responsable scientifique du projet RCTLAB se réjouit de cette collaboration : « Cette collaboration entre le RCT SASP, la région PACA et l’université de Toulon s’inscrit dans le projet plus global d’une université de territoire et constitue une réelle opportunité pour répondre scientifiquement à des problématiques de terrain. Cette forte collaboration repose sur un co-financement permettant de mettre à disposition un étudiant de thèse pendant 3 ans sur le projet RCTLAB. Il est important de préciser que ce co-financement a permis d’obtenir deux systèmes 1080, 30 unités GPS et un pack de cellules photo-électriques, qui constituent du matériel de haute technologie mis à disposition pour évaluer et optimiser les performances des joueurs du RCT ».
Fabrice et Anthony pourront donc s’appuyer sur un nouveau réseau de spécialiste avec en l’occurrence : la directrice du laboratoire IAPS Pascale Duche, mais aussi Jean-Benoît Morin, une pointe dans le domaine de l’analyse biomécanique du sprint, qui seront à la direction de la thèse de l’étudiant. Le jeune doctorant en question, prendra du temps à l’analyse des données au laboratoire de rattachement de l’UFR STAPS, mais passera aussi sur la structure du Centre de Formation et des Professionnels pour travailler avec les préparateurs physiques sur la mise en place des séances physiques utilisant ces fameux systèmes 1080.
Clément Maviel, le Doctorant du STAPS de Toulon en question précise que « par [s]on passé de préparateur physique spécialisé dans le sprint, [il a] pu acquérir et développer des compétences dans l’utilisation du système 1080 ».
« Je suis donc ravi de pouvoir me mettre à disposition du RCT dans ce domaine de compétences. Passionné de sport, de haut-niveau et de datas, je suis convaincu qu’en m’appuyant sur l’expertise des gens de terrains déjà en place, je pourrai faire parler les données et ensemble, nous pourrons « impacter » plus encore je l’espère, le développement des performances des joueurs du RCT », précise-t-il.
La structuration du club se poursuit, la composante R&D prend sa place : « La publication d’articles scientifiques dans des revues indexées sera un objectif à atteindre, pour autant, on ne fera pas de la science pour faire de la science ! Nous devons nous mettre d’abord au service des entraineurs, des préparateurs physiques et surtout du collectif. Les process mis en place chez les pros devront transpirer sur le centre de formation et jusqu’à un certain point sur l’association. On se doit de créer des concepts innovants, qui seront applicables par les acteurs de terrain, pour in fine plus de performance collective », conclut Anthony.