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Sébastien Bourdin : « Le maître-mot aujourd’hui, c’est l’équipe »

Depuis plusieurs jours, supporters et observateurs peuvent apercevoir les nouvelles têtes du RCT version 2022-2023. Forcément, l'attention est attirée par les recrues qui porteront le maillot Rouge & Noir sur le terrain, mais un homme à une place importante en ce début de saison : Sébastien Bourdin.

Le nouveau directeur de la performance au Rugby Club Toulonnais est l'un des architectes de cette présaison. Il est l'homme qui pousse les joueurs dans leurs retranchements pour les préparer à cette rude saison qui approche. Entre deux exercices physiques aux joueurs, il s'est posé quelques minutes à nos côtés pour revenir sur ces premiers jours de travail.

L'occasion d'aborder sa vision de la préparation physique et du projet mis en place au RCT.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Je suis un ancien lutteur de haut niveau. J'ai fait des championnats du monde et des préparations olympiques puis j'ai eu une lourde blessure qui m'a obligé à arrêter ma carrière. Je me suis vite reconverti dans la préparation physique et je suis rentré au centre de formation de Clermont. J’y suis resté pratiquement 20 ans. J'ai fait trois ans chez les jeunes et seize ans avec le groupe professionnel. J’ai souvent joué contre le RCT, sur des matches assez chauds, notamment lors de finales… J’ai travaillé dix ans avec Franck (Azéma) à Clermont. J’ai ensuite eu l'opportunité de rejoindre Lyon où j’ai connu Pierre (Mignoni) en tant que manager. Quand le regroupement entre les deux manageurs s'est fait, ils m'ont proposé de venir travailler ici. C'était pour moi une bonne opportunité de rejoindre un projet avec des hommes en qui j’ai confiance.

Vous avez la particularité d’avoir déjà travaillé avec les deux managers. Comment jugez-vous cette association ?

C'est excitant parce qu’en effet je connaissais les deux chacun de leur côté et désormais nous allons travailler tous ensemble. Chacun va apporter son expertise, sa précision, son envie de progresser… Je n’ai aucun doute sur le fait que cela va bien fonctionner entre les deux et je suis très heureux d’être ici parce que les hommes sont au cœur du projet ici.

Comment jugez-vous ce nouveau groupe que vous découvrez ?

On est en train d'apprendre les uns les autres. Les joueurs apprennent un nouveau fonctionnement et nous, on est en train d'apprendre à les connaître. Il y a beaucoup de nouveautés pour eux, car ils découvrent la façon de fonctionner de Pierre (Mignoni), mais ils découvrent aussi le fonctionnement de Franck (Azéma). Il ne faut pas oublier que c’est aussi la première présaison de Franck au club. On essaie donc d'être le plus efficace possible, parce que le 3 septembre, il faudra être prêt.

Pour vous, quel est le but d'une préparation physique ?

Nous, on ne parle pas de « préparation physique », mais bien de « présaison », parce que dans une présaison il y a tout. Il y a du physique, mais il y a aussi du rugby. Tout cela doit être mélangé. La préparation physique doit être au service du rugby. Dans le rugby, il y a les déplacements, il y a de la course, il y a du combat… Et nous avec le staff, on doit préparer les joueurs à mieux couvrir et à mieux combattre, pour les aider dans le rugby tout simplement.

« La préparation doit être au service du rugby »

Justement, comment avez-vous décidé d’organiser cette présaison ?

Une préparation n’est jamais linéaire. Durant la présaison, il y a clairement plus de volume. Pour l'instant, on n'a pas de contact total, mais on est en train de préparer les corps pour de l'intensité maximale que ce soit en course, en force maximale ou en puissance maximale. C’est la phase 1. Elle dure quatre semaines. Ensuite, la phase 2 commencera à Tignes durant le stage où on aura la chance de retrouver un groupe quasiment au complet avec notamment le retour des internationaux. Là, on se concentrera sur les détails et on y mettra une intensité maximale. Le maître-mot aujourd’hui, c'est l'équipe. Ce qui veut dire qu’au niveau physique, forcément, on s’adapte au calendrier de chacun, mais il va falloir aussi que chacun s’adapte au calendrier de l’équipe.

Quel est pour vous l’intérêt de faire un stage durant cette présaison ?

L’intérêt pour nous est vraiment d’avoir un environnement de travail différent où on est tous ensemble. Ce sera la première fois de l’année où on sera tous ensemble. Pour l'instant, nous ne sommes pas au complet. Ce sera important pour nous de passer ces moments en équipe, car ça nous permet d’intégrer tout le monde beaucoup plus rapidement. On passe 24h/24h dans un environnement serein ce qui nous permet d’accélérer les choses. Après, on ne va pas à Tignes pour profiter de l’altitude. On ne reste pas assez de temps à 2 000 mètres pour profiter de « l’effet de rebond » sur les globules. Il faudrait y rester une vingtaine de jours.